Montréal, le 22 février 2016. À l’occasion d’une semaine nationale d’actions dérangeantes pour un meilleur partage de la richesse, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, en collaboration avec la Coalition montréalaise pour la survie des services publics, occupent simultanément le Conseil du trésor, le ministère des Finances, la Canada Steamship Lines et plusieurs succursales de banques dont celles de la RBC, de la Banque Laurentienne et de la CIBC. Par ce geste, les Coalitions rappellent que le modèle fiscal actuel est injuste et doit être revu. Ce pourquoi elles revendiquent que le gouvernement Couillard adopte dès son prochain budget des mesures permettant de freiner le transfert de richesse vers les plus riches et de réinvestir massivement dans les programmes sociaux et les services publics. Soulignons qu’une manifestation d’appui à ces occupations, rassemblant quelques centaines de personnes, a débuté au même moment au Square Dorchester.
« Les coupes actuelles en santé, en éducation et en petite enfance ont des effets dévastateurs et augmentent les inégalités sociales, notamment entre les hommes et les femmes » affirme Marie-Chantal Locas, de la Coalition montréalaise pour la survie des services publics dont les membres constatent au quotidien les ravages de l’austérité. « Pour éviter ces reculs, nous accentuons la pression » a continué madame Locas. Tout au long de la semaine, des dizaines d’actions sont organisées à la grandeur du Québec pour exiger un changement de cap du gouvernement.
Les deux coalitions de groupes sociaux revendiquent que les mesures suivantes soient inscrites dans le prochain budget du gouvernement du Québec :
- Réinstaurer la taxe sur le capital pour les banques
- Augmenter les impôts des grandes entreprises au lieu de les diminuer encore
- Revoir la fiscalité des particuliers : augmenter le nombre de paliers d’imposition pour assurer une réelle progressivité de l’impôt et une plus grande contribution des plus riches et imposer davantage les dividendes et les gains en capital, au même titre que les revenus de travail
- Lutter plus activement contre l’évasion fiscale
En lien avec ces revendications, les groupes ont décidé de cibler les banques comme RBC et la Banque Laurentienne pour leurs profits mirobolants de même que la Canada Steamship Lines pour son rôle dans l’évasion fiscale au Canada. « Le gouvernement est le mieux placé pour intervenir, et ce dès maintenant » de dire Joel Pednault, porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. « L’occupation du Conseil du Trésor et du ministère des Finances vise à ce que le gouvernement aille chercher dès le prochain budget l’argent où elle est, plutôt que d’augmenter le fardeau des plus pauvres » de rajouter M. Pednault.
Les coalitions rappellent que le gouvernement du Québec a aboli en 2011 la taxe sur le capital des banques et autres institutions financières, se privant ainsi de plus de 600 millions de dollars par an. Pourtant, en 2015, les six plus grandes banques ont enregistré des profits de presque 100 millions de dollars par jour. «Le gouvernement Couillard s’entête à affamer la santé, l’éducation et les programmes sociaux en faisant semblant que le gouvernement est à court d’argent, alors qu’on sait que les profits de banques explosent. Il faut arrêter de permettre aux banques de gagner au gros lot à tous les jours pendant que la population s’appauvrit » s’indigne Marie-Chantal Locas. Elle a aussi tenu à spécifier que cette taxe n’est l’équivalent qu’une semaine de profits pour les banques, ce qui est bien peu demander.
Alors que le gouvernement prétend ne plus être en période d’austérité, ces 600 millions de dollars supplémentaires lui aurait permis d’éviter de couper ces derniers mois 72 millions aux universités, 120 millions aux CPE, 50 millions au programme d’aide sociale, pour ne nommer que ces mesures.
Les groupes sociaux soutiennent que la justice sociale passe par une véritable redistribution de la richesse. « Le rétablissement de la taxe sur le capital des institutions financières et une véritable lutte contre l’évasion fiscale sont des exemples de solutions permettant, à elles seules, de récolter près d’un milliard et demi de dollars pour renflouer les coffres de l’État » de dire Joël Pedneault qui rappelle également que la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a des solutions fiscales qui permettraient au gouvernement d’aller chercher plus de 10 milliards de dollars. De juste impôts, et non des baisses pour les plus riches, demeurent la meilleure façon de financer nos programmes et de redistribuer la richesse.
Des photos des actions sont disponibles au : http://tinyurl.com/hdqqxjg
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À propos
La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics regroupe 85 organisations sociales d’horizons divers. Ces groupes représentent des secteurs allant des centres de femmes aux personnes retraitées, en passant par des organismes œuvrant en consultation budgétaire et en consommation, des groupes de défense des droits et libertés, des organisations syndicales, des associations étudiantes, des groupes de lutte à la pauvreté, des organisations communautaires, etc.
La Coalition montréalaise pour la survie des services publics a été mise sur pied en 2009 et regroupe aujourd’hui des organismes communautaires et féministes de la région montréalaise qui revendiquent l’accès, sans discrimination, à des services publics universels et de qualité. Portant d’abord le nom de Coalition anti-pauvreté de Montréal, elle a fait ses premières armes en menant une campagne régionale autour des consultations du gouvernement québécois sur son Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale.
Renseignements ou demandes d’entrevues :
Joël Pedneault, 514 441 9113; Marie-Chantal Locas, 514 451-7295
www.facebook.com/nonauxhausses
@Nonauxhausses
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