Montréal, le 28 octobre 2017 – Des membres de groupes communautaires et populaires, de syndicats de l’enseignement, de la fonction publique, de la santé et services sociaux, du secteur privé, des groupes de femmes, des familles et d’autres personnes préoccupées par la justice sociale ont marché côte-à-côte cet après-midi sous les traits de Robin des bois. À l’appel de la Coalition Main rouge, ils et elles ont revendiqué que le gouvernement québécois réinvestisse massivement dans les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome, menacés par des années de sous-financement et de compressions. Pour bien illustrer les besoins criants et la nécessité d’une meilleure répartition de la richesse, des sacs d’écus ont été déposés devant CLSC, écoles publiques, CPE, coopératives d’habitation et centre communautaire qui se trouvaient sur leur parcours.
« Le gouvernement dit que l’austérité est terminée : ce n’est pas vrai ! Malgré le virage que fait miroiter Philippe Couillard, le saccage continue » insiste Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition. Par exemple, les CPE doivent encore faire face à des compressions récurrentes de plus de 300 M$. Ces coupures affectent la qualité des services, aggravent la pression sur les éducatrices, elles qui sont déjà en surcharge de travail. Ces conditions touchent directement les enfants. « 20 ans après leur développement, les services de garde subventionnés sont menacés. Pour lutter contre les inégalités sociales, il faut agir dès la petite enfance , entre autres, en offrant suffisamment de places en CPE » continue Mme Laflamme
Malgré le nouveau discours de Carlos Leitao, les services publics ne sont toujours pas financés adéquatement rappelle la Coalition. « Non seulement les derniers investissements en éducation, dans la santé et les services sociaux ne réparent pas les torts causés par les compressions, mais ils ne permettent même pas de couvrir la hausse des coûts d’année en année » rappelle Dominique Daigneault, aussi co-porte-parole de la Coalition. Les femmes font particulièrement les frais de ces décisions s’indigne-t-elle : « Quand le filet social se désagrège, ce sont souvent encore elles qui doivent prendre le relais pour prendre soin des malades, s’occuper des personnes aînées ou des enfants avec des besoins particuliers ». Les groupes sociaux rappellent que le mal-financement des autres services publics affecte aussi directement les services aux citoyennes et aux citoyens. Ils donnent en exemple les centres d’appels, la protection de la faune et de l’environnement et la BanQ.
La Coalition insiste également sur l’importance des groupes d’action communautaire autonome pour la vitalité du tissu social. Il y a un mois, 5 000 personnes ont encerclé l’Assemblée nationale pour demander un meilleur financement pour les organismes communautaires. Un récent sondage vient d’ailleurs de révéler que les groupes communautaires jouissent d’un solide appui de la population.
À trois semaines d’une mise à jour économique qui confirmera d’importants surplus, les groupes de la Coalition Main rouge soutiennent qu’il faut d’abord et avant tout renforcer le filet social affecté par des années de politiques néolibérales. Alors que le gouvernement du Québec doit déposer incessamment son prochain Plan de lutte à la pauvreté, ils y voient l’occasion de prouver qu’il veut réellement lutter contre les inégalités sociales, comme le promettait Philippe Couillard lors du récent remaniement ministériel. Pour ce faire, il devra mieux financer les programmes sociaux comme le logement social et l’aide sociale, dont le montant actuel ne permet pas la couverture des besoins de base.
Pour la Coalition, il est indispensable de revoir la fiscalité dans son ensemble dans une perspective de justice sociale plutôt que de promettre de nouvelles baisses d’impôts. Notamment à travers la tournée d’éducation populaire de sa campagne « Viser la justice sociale », la Coalition continuera à presser le gouvernement Couillard pour qu’il s’attaque réellement aux inégalités sociales.
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