Québec, le 17 mars 2016 – La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics s’inquiète pour le filet social au Québec, suite au dépôt du troisième budget depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Couillard. «Ce n’est pas en augmentant de 3% le budget en éducation, ou de seulement 2% celui en santé et en services sociaux, qu’on va sortir de la période d’austérité dans laquelle le gouvernement a choisi de plonger le Québec, » selon Joël Pedneault, porte-parole de la Coalition. Les mesures d’austérité des dernières années ont affaibli les services publics et les programmes sociaux au Québec et continuent de nuire à la population, en particulier aux personnes à faible revenu, selon le porte-parole de la Coalition.
À ces compressions s’ajoutent plusieurs mesures d’austérité qui nuisent à la lutte à la pauvreté. Par exemple, le gouvernement Couillard menace des nouvelles coupures à l’aide sociale, ralentit la construction de nouveaux logements sociaux, et n’augmente pas ou très peu le financement des groupes communautaires – autant de mesures qui contribuent à creuser les inégalités sociales.
Remplacer la taxe santé… par des augmentations de tarifs
La Coalition salue l’abolition hâtive de la taxe santé, qu’elle dénonçait depuis son introduction. Cependant, elle s’inquiète du fait que le gouvernement soit aussi en train d’ouvrir grand la porte aux frais accessoires en santé.
«Le gouvernement s’apprête à remplacer la taxe santé par des tarifs encore plus régressifs. Si le gouvernement veut faire en sorte que la population doive payer de ses poches pour pouvoir consulter un professionnel de la santé, il va trouver les groupes sociaux sur son chemin, » averti M. Pedneault. La Coalition compte s’opposer à toute tentative de privatisation ou de tarification, mesures qui ont comme effet de réduire l’accès aux services publics.
La Coalition souligne également que les tarifs d’hydroélectricité continuent d’augmenter pour les particuliers, y compris les ménages à faible revenu, alors que le gouvernement annonce aujourd’hui une baisse des tarifs pour certaines entreprises privées. «Le gouvernement est seulement capable d’abolir la taxe santé grâce à des mesures d’austérité et des hausses de tarifs. C’est déshabiller Pierre pour habiller Paul, » s’indigne M. Pedneault.
Le gouvernement doit aller chercher l’argent où il y en a vraiment
« Le gouvernement parle de renforcer le financement des services publics, mais ne va pas chercher plus d’argent où il y en a vraiment : chez les banques, les grandes entreprises, et les individus très riches, » souligne M. Pedneault. «On salue la volonté du gouvernement Couillard d’empêcher que l’argent ne s’envole vers des lointains paradis fiscaux, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. On demande des engagements fiscaux plus concrets qui permettraient de mieux redistribuer la richesse. »
La Coalition prône ainsi plusieurs mesures absentes du budget, comme une augmentation du taux d’imposition des grandes entreprises, le retour de la taxe sur le capital des institutions financières et une réforme de la fiscalité qui touche les particuliers les plus riches. La Coalition met de l’avant plusieurs autres solutions fiscales qui permettraient à l’État québécois de renflouer ses coffres de 10 milliards de dollars par an, afin de réinvestir de manière significative dans les programmes sociaux et les services publics.
Afin de remettre de l’avant ces revendications et pour maintenir la pression sur le gouvernement, la Coalition organisera une manifestation le 31 mars prochain, à Montréal. «La population fait actuellement face à un gouvernement qui ne veut rien savoir de la justice sociale, qui veut augmenter les tarifs d’électricité, de santé et plus encore, alors qu’il existe de nombreuses alternatives. C’est en créant un rapport de force dans la rue que nous allons renverser la vapeur, » selon M. Pedneault.
Pour informations :
Joël Pedneault, porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, 514-441-9113