La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (Coalition Main Rouge) a donné ce matin le coup d’envoi à une semaine nationale d’actions contre les mesures d’austérité et pour un meilleur partage de la richesse. Pour la Coalition, le prochain budget du Québec doit contenir des mesures concrètes qui permettront un réinvestissement massif en éducation, en santé et dans les programmes sociaux et de réduire les inégalités sociales.
Plus de quarante manifestations et actions en tous genres, y compris plusieurs actions surprise, auront lieu partout à travers le Québec dans la prochaine semaine pour que le gouvernement mette fin à ses politiques d’austérité. Depuis son élection en 2014, le gouvernement de Philippe Couillard multiplie les coupures dans tous les domaines : éducation, santé, programmes sociaux, personnes âgées, personnes malades, familles, personnes en difficultés, femmes, travailleurs et travailleuses, etc. Ainsi, la majorité de la population écope et nos droits à la santé, à l’éducation et à la dignité sont bafoués. La quantité de groupes qui organisent des actions et la diversité de celles-ci démontre bien le ras-le-bol qui anime autant les groupes communautaires et féministes que les associations étudiantes et les travailleurs et les travailleuses. Le gouvernement doit corriger le tir et le prochain budget du Québec est l’occasion de le faire.
Alors que le gouvernement Couillard s’apprête à annoncer qu’il a équilibré le budget du Québec grâce à ses mesures d’austérité, il a aussi l’intention de priver la collectivité de revenus importants en baissant encore les impôts des entreprises et de certains particuliers. Pourtant, l’impôt est la façon la plus juste de financer les services dont nous avons tous besoin. « Baisser les impôts, ça veut dire que les gens moins fortunés vont devoir payer plus cher », s’indigne M. Pedneault, porte-parole de la Coalition. « Le gouvernement s’apprête à permettre à quelques milliers de riches de s’acheter un char ou un voyage de plus, alors que la population souffrent et que ses conditions de vie vont en empirant au regard des augmentations tarifaires dans le domaine de la santé et de l’éducation. Il est clair que les banquiers, les PDG de grandes entreprises, et les amis du gouvernement Couillard profitent du démantèlement de nos outils collectifs pour s’enrichir pendant que tous les autres s’appauvrissent », rajoute-t-il.
Le Québec a les moyens de faire autrement
En conférence de presse, des organisations membres de la Coalition en provenance du communautaire et du secteur public, tels que la FAE, le Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, le FRAPRU et le FCPASQ ont illustré les conséquences dramatiques des mesures d’austérité sur la population. À quelques semaines du prochain budget du gouvernement Couillard, les groupes sociaux interpellent le gouvernement Couillard afin qu’il change de cap en réinvestissant massivement dans les services publics et les programmes sociaux, au lieu de couper dans le filet social.
La Coalition propose que le gouvernement finance ce réinvestissement en allant chercher l’argent chez les grosses compagnies et les individus très riches. En effet, la crise des finances publiques est en bonne partie la conséquence de choix politiques qui nous ont privé de revenus importants dans la dernière décennie..
C’est pourquoi la Coalition revendique que le gouvernement adopte des mesures fiscales précises telles que :
• Réinstaurer la taxe sur le capital pour les banques
• Augmenter les impôts des grandes entreprises au lieu de les diminuer encore
• Revoir la fiscalité des particuliers : augmenter le nombre de paliers d’imposition pour assurer une réelle progressivité de l’impôt et une plus grande contribution des plus riches et imposer davantage les dividendes et les gains en capital, au même titre que les revenus de travail
• Lutter plus activement contre l’évasion fiscale
« Ce sont des milliards de dollars qui dorment actuellement dans les coffres des grandes entreprises et des très riches, et qui permettraient à l’État de réinvestir dans les hôpitaux, les écoles, les services sociaux, les programmes sociaux et plus encore. Le gouvernement doit aller chercher l’argent là où il y en a vraiment, pas dans les poches d’une population déjà prise à la gorge », conclut Joël Pedneault.