Montréal, le 31 mars 2016 – C’est en occupant les bureaux de Revenu Québec au Complexe Desjardins, à Montréal, et en y recréant l’atmosphère d’un paradis fiscal tropical, qu’une centaine de membres de la Coalition Main rouge dénoncent en ce moment la complicité du gouvernement Couillard dans l’amnistie accordée à une vingtaine de riches clients du cabinet comptable KPMG. Un rassemblement se déroule simultanément devant le siège social de KPMG au 600, boulevard de Maisonneuve Ouest.
La Coalition rappelle que l’Agence du revenu du Canada a conclu des ententes de remboursement, les exemptant de pénalités ou de poursuites judiciaires, avec 22 multimillionnaires qui, grâce à un stratagème élaboré par KPMG, avaient réussi à placer plus de 130 millions $ à l’île de Man, un paradis fiscal situé dans les Îles Britanniques. La Coalition se dit scandalisée que le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le ministre des Finances, Carlos Leitão, aient déclaré que Revenu Québec était lié par ces ententes, en vertu d’arrangements avec le gouvernement fédéral.
« C’est tout un message d’impunité que le gouvernement Couillard lance en se liant à des ententes injustes disculpant des individus s’étant rendus coupables d’évasion fiscale, en ne faisant aucun effort pour obtenir les noms de ces fraudeurs et en continuant à accorder contrats publics par-dessus contrats publics à KPMG qui est derrière toutes ces manœuvres », déclare François Saillant, porte-parole de la Coalition.
L’autre porte-parole, Dominique Daigneault, rappelle qu’en 2012, KPMG a fait l’acquisition de la firme Sécor où Philippe Couillard, qui avait alors quitté le gouvernement Charest, était conseiller stratégique depuis un an. Elle se demande « si la bienveillance du gouvernement Couillard à l’égard de KPMG et la tolérance pour ses clients n’ont vraiment rien à voir avec ces liens tissés dans un passé encore récent ». Catégorique, elle ajoute : « Loin d’absoudre KPMG et ses richissimes clients, le gouvernement québécois doit en faire des exemples d’une volonté réelle de lutter contre l’évasion fiscale ».
Formée de 80 groupes communautaires, syndicaux, féministes et étudiants, la Coalition Main rouge voit dans cette lutte un des moyens qui seraient à la disposition du gouvernement pour aller chercher des revenus additionnels permettant de mieux financer les services publics et les programmes sociaux malmenés par des années d’austérité.
Renseignements : François Saillant (514) 919-2843, Dominique Daigneault (514) 229-8018, @NonAuxHausses