Réaction au budget 2015-2016: Les groupes sociaux dénoncent la poursuite des mesures d’austérité et une nouvelle réingénierie de l’État

alma-2Québec, le 26 mars 2015 – La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics dénonce la poursuite des mesures d’austérité annoncées dans le deuxième budget Leitão. Celles-ci se traduiront par de nouvelles compressions majeures dans les services publics ainsi que dans divers programmes sociaux, alors que le gouvernement se prive de revenus en annonçant des baisses d’impôts aux entreprises. La Coalition s’inquiète également de l’objectif clairement annoncé par le gouvernement Couillard de «rénover l’État québécois», soi-disant pour maintenir l’équilibre budgétaire.

La forte limitation de la croissance des dépenses de programmes, limitée à 1,2% aura un impact dramatique sur les services publics, alors que les différents ministères sont déjà aux prises avec les compressions imposées dans le précédent budget. « Les compressions ont déjà un impact énorme sur les services. Nous avons vu dans les derniers mois que la population est réellement affectée, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement. Cela va maintenant empirer», affirme Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition. La Coalition souligne que la hausse famélique des dépenses de programme de 0,2% en éducation et de 1,4% en santé sont largement insuffisantes pour assurer le maintien des services actuels et se traduiront par de nouvelles coupes.

Un équilibre budgétaire sur le dos de la population

Les nouvelles compressions qui affecteront tous les ministères, limiteront la capacité de l’État à protéger le bien commun, par exemple, en environnement, et nuiront grandement à l’atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes. La Coalition s’insurge notamment de l’amputation de 40% du budget du Secrétariat de la condition féminine. La Coalition dénonce aussi les coupures aux programmes sociaux contenues dans le budget. Trois programmes de lutte à la pauvreté sont ainsi touchés. D’abord, le budget coupe de moitié les unités déjà insuffisantes de nouvelles unités de logement social qui pourront se développer. Le budget confirme également le report de la hausse du seuil d’admissibilité à l’aide juridique. Enfin, alors que le nouveau ministre, Sam Hamad, annonçait cette semaine ne pas avoir pris de décision à ce sujet, les coupes à l’aide sociale sont prévues dans le budget, ce qui démontre clairement les intentions gouvernementales.

La Coalition souligne l’abolition graduelle de la taxe santé qu’elle dénonçait depuis son annonce, même si ce n’est qu’à partir de janvier 2017 et qu’elle disparaîtra totalement en 2020. Cependant, avec l’oreille attentive portée au Rapport Godbout par le gouvernement, elle craint le retour d’autres mesures du même genre dans un futur proche. « Nous nous opposons à l’introduction de tarifs lorsqu’il s’agit de recevoir des soins de santé au Québec. En ce sens, nous allons garder un oeil sur toute tentative de privatisation ou de tarification de la santé, d’autant plus que cela devient de plus en plus probable avec les compressions qui se succèdent» dit Joël Pedneault, co-porte-parole de la Coalition.

Des nouveaux cadeaux pour les entreprises

La Coalition dénonce la réduction de l’impôt général des sociétés de 11,9% à 11,5%. «Alors que l’équilibre budgétaire n’est pas encore atteint, le gouvernement se prive encore de revenus. C’est inacceptable! Les grosses entreprises ont vu leurs contributions fiscales diminuer de façon importante dans les dernières années, et leur impôt devrait être augmenté » d’expliquer Véronique Laflamme, co-porte-parole.

Comme la Coalition l’appréhendait, le budget offre «une première réponse au Rapport de la Commission d’examen de la fiscalité québécoise», en reprenant à la pièce certaines mesures qui y sont préconisées. La Coalition souhaite plutôt un réel débat sur la fiscalité.

En ce sens, elle met de l’avant 18 solutions fiscales qui permettraient à l’État québécois de renflouer ses coffres à raison de 10 milliards $ par an, afin de réinvestir de manière significative dans les programmes sociaux et les services publics. Mise à part une augmentation du taux d’imposition des grandes entreprises, la Coalition prône d’autres mesures absentes du budget, comme le retour de la taxe sur le capital, une réforme des paliers d’imposition des particuliers afin d’aller chercher davantage de revenus chez les plus riches, et l’introduction d’un régime public d’assurance-médicaments.

Afin de riposter à ces nouvelles attaques au le filet social, la Coalition organise un comité d’accueil pour le ministre des Finances, le 30 mars, à Montréal, alors qu’il présentera son budget à la Chambre de commerce. Elle appelle également à la tenue d’une journée de grèves, de mobilisation sociale et de perturbations économiques le 1er mai prochain. « La population fait actuellement face à un gouvernement qui ne veut rien savoir de la redistribution de la richesse, et qui s’entête à couper dans les services alors qu’il existe de nombreuses alternatives. C’est en bâtissant un rapport de force dans la rue que nous allons pouvoir empêcher le désastre social », selon M. Pedneault.

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Pour informations :

Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, 418-956-3403

Joël Pedneault, co-porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, 514-441-9113