Montréal, le 28 février 2015. La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (Coalition) clôt la semaine nationale d’actions dérangeantes qu’elle a initiée en soulignant à la fois le nombre et la diversité des événements qui s’y sont tenus, tous les jours, dans toutes les régions du Québec. Des 35 actions initialement annoncées, c’est finalement plus de 70 actions symboliques et dérangeantes qui ont été organisées. La Coalition lance toutefois le message que ces actions ne sont qu’un début : le gouvernement Couillard doit s’attendre à une multiplication d’événements dans les prochains mois afin qu’il prenne une autre voie que celle de l’austérité.
« Tout au long de la semaine, les groupes sociaux ont démontré leur ras-le-bol et la grogne populaire face aux mesures d’austérité, » de dire Kim De Baene, co-porte-parole de la Coalition. Des mobilisations en tous genres ont été organisées : des rassemblements, manifestations et soupes populaires; des occupations de bureaux et de banques; des interventions bruyantes lors d’activités politiques et économiques; des descentes de bannières dans plusieurs villes; des livraisons de copeaux de bois à des députés ainsi que la fabrication de murs de glace devant leurs bureaux. Un grand nombre d’activités de sensibilisation ont aussi été proposées dans les quartiers, dans les endroits publics et dans les milieux de travail. Des groupes communautaires, des centres de femmes et des groupes d’alphabétisation populaire ont aussi lancé des campagnes d’information sur le web. « L’ensemble de ces actions visaient à dénoncer les choix idéologiques et politiques actuels. Les groupes ont rappelé que le Québec peut faire autrement en allant chercher l’argent là où il y en a, » a ajouté madame De Baene.
« Partout, la participation aux actions a été impressionnante. Des gens de tous les milieux ont répondu aux différents appels et ce, malgré les grands froids vécus cette semaine ! » souligne Véronique Laflamme, aussi co-porte-parole de la Coalition. « Les mobilisations ont aussi atteint une diversité inégalée. Des personnes, groupes et secteurs, qui ne participent habituellement pas à des actions dérangeantes, ont été au rendez-vous. Cela démontre une inquiétude et une colère grandissante de la population. Cela illustre aussi à quel point les gens sont de plus en plus touchées par les mesures d’austérité et ce, dans toutes les villes et régions du Québec » a signalé madame Laflamme. Tout au long de la semaine, les groupes sociaux ont dénoncé les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, qui appauvriront la majorité de la population québécoise et augmenteront les inégalités sociales, Plusieurs ont dénoncé les conséquences particulières de ces choix sur les femmes. Ils ont également rappelé que les coupes imposées aux services publics et aux programmes sociaux affaibliraient durablement le filet social et créeraient des torts difficiles à réparer.
La Coalition attaque de front le nouveau discours du gouvernement pour faire taire les critiques, voulant qu’il ait été élu pour atteindre l’équilibre budgétaire. Pour permettre une véritable justice sociale, la Coalition propose 18 solutions fiscales élaborées par ses membres et mises de l’avant par la campagne « 10 milliards $ de solutions ». La Coalition demande au gouvernement de mettre en place, dès le prochain budget, des mesures plus justes, mettant davantage à profit les grandes entreprises et les plus nantis, plutôt que de poursuivre dans la voie des compressions et de la tarification. « Des moyens, il y en a pour des milliards de dollars » a rappelé madame De Baene. « Lors de son action, lundi dernier à Montréal, la Coalition a d’ailleurs ciblé un lobby de banques pour faire valoir l’importance de réinstaurer la taxe sur le capital des institutions financières et mieux lutter contre l’évasion fiscale. Un ensemble d’autres solutions existent telles qu’un régime entièrement public d’assurance médicaments, la fin du recours à des partenariats publics-privés et une meilleure gestion des contrats gouvernementaux » a-t-elle continué.
La Coalition s’inquiète de l’accélération de la mise en œuvre des politiques néolibérales au Québec, malgré que ces mesures antisociales n’aient pas été mentionnées durant la dernière campagne électorale, et qu’actuellement elles ne soient pas soumises à un réel débat public. La Coalition invite finalement la population à se joindre au mouvement de contestation. « Ce message, nous continuerons de le marteler, jusqu’à ce que le gouvernement change de cap » prévient madame Laflamme. « Nous multiplierons les actions pour démontrer que l’équilibre budgétaire ne passe pas par le saccage de nos services publics et nos programmes sociaux, que les mesures appliquées par le gouvernement ne devrait pas appauvrir les gens aux bénéfices d’une minorité nantie. Ça ne passe pas. Nous ripostons et nous riposterons » conclut-elle.
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