La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics crie victoire
Montréal, 21 septembre 2012 – La Coalition opposée à la privatisation et à la tarification des services publics salue la décision du gouvernement Marois qui a confirmé, au premier jour de son gouvernement, l’abolition de la taxe santé avant le prochain rapport d’impôt et l’annulation, d’ici le Sommet sur l’éducation supérieure, de la hausse des frais de scolarité. Elle se réjouit également de l’abrogation de la loi spéciale (loi 12) qui imposait de graves limites aux droits civils et politiques.
La coalition de groupes sociaux d’horizons divers crie victoire à l’annonce de l’abandon de trois des quatre mesures prioritaires pour lesquelles elle a lutté au cours des deux dernières années. « L’abandon de ces mesures décriées par de larges pans de la société démontre que la mobilisation populaire porte fruit » souligne Véronique Laflamme du FRAPRU, une des porte-parole de la Coalition, saluant au passage la ténacité étudiante exemplaire mais également la solidarité sans précédent démontrée à l’égard de la grève du printemps.
La Coalition attend maintenant l’annonce de l’abandon de la hausse majeure du bloc patrimonial des tarifs d’hydro-électricité prévue à partir de 2014, tel que promis par le Parti québécois durant la campagne électorale. Le détail de cette mesure n’ayant pas encore été annoncé par le gouvernement précédent, le gouvernement Marois pourrait rapidement annoncer son abandon croit la Coalition.
La Coalition sera vigilante durant les prochains mois quant aux moyens que le gouvernement péquiste utilisera pour revenir à l’équilibre budgétaire, surtout que celui-ci continue à prendre pour exemple l’atteinte du déficit zéro à la fin des années 1990, en passant sous silence ses effets néfastes sur les services publics et la lutte contre la pauvreté. Elle le met en garde contre le recours à des mesures similaires d’austérité budgétaire. Elle rappelle qu’elle a mis de l’avant plusieurs alternatives fiscales au cours des dernières années, dont l’ajout de paliers d’imposition, la pleine imposition des gains en capital, le retour de la taxe sur le capital pour les institutions financières, la fin des PPP et des contrats secrets d’Hydro-Québec. Certaines de ces alternatives ont été reprises au moins en partie par le Parti québécois.
Les groupes membres de la Coalition sont conscients que dans le contexte de gouvernement minoritaire, le sort de certaines mesures dépendront des appuis reçus par le Parti Libéral ou la Coalition Avenir Québec, deux partis qui prônent ouvertement la tarification et la privatisation des services publics, ainsi que les mesures d’austérité. Ils ont également remarqué que le milieu des affaires et les think-thanks de droite utilisent les tribunes médiatiques dont ils disposent pour décrier les mesures fiscales visant à faire contribuer davantage les grosses entreprises et les plus fortunés. « Dans ce contexte, nous croyons que la mobilisation demeure dès maintenant nécessaire, non seulement pour éviter les reculs mais pour aller plus loin dans la mise en œuvre d’une meilleure redistribution de la richesse afin de mettre fins aux inégalités sociales grandissantes », conclue Régine Laurent, présidente de la FIQ et une des porte-parole de la Coalition.